[Facil] Dans quelle mesure les dispositifs techniques sont-ils politiques?

Stéphane Couture steph at stephcouture.info
Mar 4 Déc 11:01:51 EST 2007


Vendredi, 14 décembre 2007, de 15h00 à 17h00
LabCMO, local J-4430, pavillon Jasmin de l'UQAM

Coopération et dissidence dans une communauté sociotechnique :
le cas de l'Internet Relay Chat
Guillaume Latzko-Toth, professeur UQTR, membre associé du LabCMO

Plutôt que de nous intéresser au clavardage (chat) sous l'angle de l'analyse des conversations, nous étudions les activités dans lesquelles s'engagent les utilisateurs d'un réseau IRC pour développer et maintenir ce dispositif. En schématisant, d'un côté, il y a ceux qui désirent assurer la qualité du service et la stabilité du système ; de l'autre, ceux qui veulent démontrer leur habileté technique en rendant le service inaccessible ou en perturbant son fonctionnement. La beauté - mais aussi le problème d'un réseau IRC - c'est qu'il est largement décentralisé. C'est une constellation de serveurs qui partagent une même base de données, les « salons de discussion » qu'ils hébergent. Le temps de latence engendré par le traitement et l'acheminement des données entraîne des désynchronisations entre serveurs qui sont la vague sur laquelle « surfent » les script kiddies qui veulent dérober un « salon » à ses propriétaires (take over). L'amélioration du dispositif repose donc sur la coopération des responsables de serveurs (admins) pour convenir des modifications à apporter aux protocoles techniques et au code du logiciel serveur. La dissidence d'une partie d'entre eux peut dégénérer en une scission potentiellement fatale pour le réseau. Or, la recherche du système le plus efficace techniquement est loin d'être la seule considération. La quête de pouvoir et de prestige au plan personnel d'une part, et l'adhésion à certaines valeurs constitutives d'une « éthique » du chat au plan collectif d'autre part, jouent un rôle tout aussi déterminant.

Comment faire des choses avec des mots: la performativité du code informatique
Stéphane Couture, doctorant en communication, adjoint de recherche au LabCMO

Même si les logiciels participent de plus en plus étroitement à la cohésion du monde social, les pratiques de programmation et leur objet, le code informatique, demeurent relativement peu étudiés en sciences sociales. Or, depuis peu, des observateurs ont mis en évidence un nouveau type d'activités qui proposent d'ouvrir les logiciels en révélant une existence politique (ou culturelle) du code informatique. Ainsi, le mouvement du logiciel libre propose-t-il de considérer le code informatique comme une forme d'expression, et non seulement comme un ensemble d'instructions destinées à faire fonctionner l'ordinateur. Sur le plan artistique, le courant de l'art logiciel (software art) propose de considérer le logiciel - et notamment le code source de ces logiciels - comme le lieu même de la pratique artistique. Traditionnellement relégué au monde des ingénieurs et des informaticiens, le code source des logiciels devrait-il aujourd'hui être considéré comme un lieu de pratiques communicationnelles spécifiques ? Empruntant une approche centrée sur la performativité, cette intervention propose d'explorer l'hétérogénéité des modes d'existence du logiciel.

Le séminaire sera animé par Serge Proulx, professeur à l'École des médias (UQAM) et directeur du LabCMO.

Vendredi, 14 décembre 2007, de 15h00 à 17h00
LabCMO, local J-4430, pavillon Jasmin de l'UQAM

Séminaire libre et gratuit, inscription exigée pour les non membres du LabCMO.
Nombre de places limité : confirmez svp votre présence auprès de
Julien Rueff : julien.rueff at laposte.net

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