[Forum] Re: [FACIL] [Brevets] Réflexions de Marc Lavallée sur les brevets (long)

[Marc Lavallée]

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Le 17 Mai 2004 19:03, Hans Deragon a écrit :

> Si OO perdrait 3/4 de sa fonctionnalité, il ne resterait vraiment pas
> grand chose. :)

Retenons notre souffle encore quelques temps, jusqu'au vote de la commission 
européenne; si les brevets illimités passent je ne donne pas cher de 
l'effort allemand qui encourage OpenOffice. Et sans suite bureautique, 
adieu logiciels libres pour les travailleurs et le grand public.

> Lorsque les intérêts du LL ne sont pas compatibles avec des principes
> plus important de la société, on doit abdiquer.

Avant d'abdiquer, il faudrait d'abord essayer...

> La raison:  on a besoin de maximiser les ressources car le principe au
> droit à des soins de la santé prime sur les quatres libertés du LL.

Sophisme; on croiraient un discours de Charest.

> C'est pourquoi que moi, je ne ferais jamais la promotion à mort des LLs.

Tu risques de mourir avant d'avoir eu la chance d'en faire la promotion. ;-)

> Et tu penses que le contexte est favorable à ta proposition, soit
> l'abolition des brevets?

Je ne sais pas. Peut-être. Si on prend l'exemple des médicaments, déjà le 
ministre québécois de la santé a demandé aux compagnies pharmaceutiques, 
qui veulent toujours monter leurs prix, d'arrêter de se plaindre, justement 
parce que leurs brevets durent ici plus longemps que dans le reste du 
Canada. Que la tendance soit à l'augmentation de la durée des brevets ou à 
l'augmentation des prix, la seule chose qui compte pour cette industrie est 
de faire du fric. Une industrie sans brevets réussirait quand même à faire 
son fric, parce que la consommation de médicaments va aller en augmentant, 
brevets ou pas, et que les voies de l'économie lucrative et triomphante 
sont impénétrables... On pourrait faire autrement.

> Tu n'as jamais signifié ton penchant pour que l'on dépense de l'énergie
> en prioriété avec le peuple.

L'un n'empêche pas l'autre: l'action directe auprès des gouvernements
et surtout la sensibilisation auprès du public. Je préfère expliquer autour 
de moi, ça a plus d'impact, comme l'article de notre ami Dumais.

> Moi, je propose un système très sévère où l'ingéniosité est importante.
> Par exemple, l'algorithme CDMA de Qualcomm pour les cellulaires, c'est
> quelque chose.

Je n'en doute pas. Mais je préfèrerais que Qualcomm le donne son CDMA. S'il 
ne veut pas, et bien qu'il le garde pour lui, parce que je n'en voudrais 
pas. Ce serait dommage pour lui, non? Mais pas pour moi, parce que je 
déteste les cellulaires; c'est envahissant et cancérigène, alors son 
brevet, Qualcomm peut se le tabletter joyeusement. Je suis minoritaire et 
innofensif, mais des fois il y en a d'autres comme moi. Ça pourrait 
arriver, comme dans le cas du blé transgénique que Mosanto ne 
commercialisera pas.

> Dans ce cas, 10 ans?
> En autant que l'on n'étouffe pas la vrai innovation.

Et pourquoi pas un système ou les brevets ne s'appliqueraient que pour les 
logiciels propriétaires, et où les logiciels libres seraient exemptés de ce 
système d'échange commercial? Ce serait super, non?

> Sans brevets, est-ce que les médicaments contre le SIDA existerait?

Mais d'où provient cette idée débile que le brevet agit comme incitatif 
nécessaire et préalable à la volonté de chercher? Il existe bien des 
logiciels libres sans brevets, non? Les logiciels écrit en Perl pour la 
classification du génome humain, par exemple, sont libres et pas brevetés. 

Tout de même, il y a assez de chercheurs, de moyens et de volonté pour au 
moins trouver des solutions au SIDA, d'une manière ou d'une autre. Le 
problème, c'est que maintenant que des médicaments existent, il servent à 
prendre des populations malades en otage, et à Bono de U2 de faire la 
promotion de Paul Martin. Le seul problème des médicaments contre le SIDA, 
ce sont les brevets, c'est tékeurant. Ne pas vouloir combattre les brevets 
logiciels, c'est accepter cette situation.

> Le monde n'est pas idéal, mais je pense que tu sous estimes l'impact
> bien faisant des brevets.  Il n'y a pas que du mauvais.

Les découvertes brevetés peuvent être bonnes, des fois.
Le problème c'est qu'elle sont brevetées...

- --
Marc

"Ce qui est bon n'appartient à personne." (Jorge Luis Borges)
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