[Forum] le "rapport"

Marc Lavallée marc at hacklava.net
Mar 3 Mai 21:15:59 EDT 2005


Le 3 Mai 2005 19:01, Marc Tardif a écrit :
> Cette position ne rend pas notre attitude aupres de GRICS necessairement
> evidente. Il est possible d'adopter une attitude comprehensive. 

Simple à comprendre: la position officielle du GRICS à propos des logiciels 
libres est qu'ils sont une option de plus pour réduire les coûts. C'est à 
partir de ça qu'il faut lui expliquer les fleurs et les abeilles. Mais le 
GRICS n'est pas le vrai problème, puisque son mandat est d'abord de 
répondre aux attentes de ses clients. Le GRICS est minimalement sympatique 
aux logiciels libres, et saurait chercher les expertises nécessaires pour 
livrer du libre, *mais seulement si ça lui est demandé*. Le GRICS est en 
business, dans une niche verticale; le projet MILLE est un produit de plus, 
évalué selon les mêmes critères auquels ils sont habitués, qui sont ceux du 
client (ça marche-tu, pi ça coûte-tu pas cher...). Donc, stratégiquement, 
c'est une excellente chose que GRICS soit "partenaire" de MILLE, parce 
qu'il est déjà à la bonne place, au bon moment.

Ça branle dans le manche parce que ceux à convaincre, ce sont les directions 
des commissions scolaires. Ils sont, en principe, pour l'éducation et la 
connaissance, ce qui est, en pratique, un vecteur favorable au libre. Déjà 
avec ça, on peut faire un gros bout de chemin. 

Les commissions scolaires ne peuvent pas se défendre en prétendant que GRICS 
les empêcherait de prendre une décision en faveur du libre; manifestement, 
les deux parties se ménagent l'un l'autre, dans un excès de prudence, pour 
gagner du temps et parce que c'est encore possible de le faire au Québec. 
Ailleurs, comme en Europe ou au Brésil, mêmes aux E.U., le débat sur le 
libre est hot, et personne ne peut plus se défiler en faisant les 
innocents; les cartes sont sur table, et les lobbys financiers, agressifs, 
sont transparent dans leurs jeux. Ce n'est pas encore le cas ici, mais 
quand la soupe sera vraiment chaude, attention, ça va jouer beaucoup plus 
dur, et il faudra être plus incisifs.

> Dans ce cas, nous prendrions la responsabilite de faire comprendre que les
> logiciels libres sont la seule solution viable a long terme. 

Encore là, il faut être prudent. Le libre n'est pas une panacée, une 
solution finale. Le libre est un choix réfléchi, plus dans le sens 
politique que purement fonctionnel. Quand j'ai décidé d'utiliser du libre, 
jamais je ne me serais douté que ça deviendrait si important, si 
performant. Je sais pourquoi c'est un excellent choix technologique, parce 
que j'ai décidé de l'utiliser avant que ce soit aussi évident, pour des 
raisons qui ne sont pas encore celles des comissions scolaires. Décider 
d'utiliser le libre dans les écoles et les administrations publiques se 
ferait plus dans l'esprit du "modèle québécois", de manière prospective et 
proactive. On a des raisons bien québécoises de faire des choix, qui 
s'accordent avec des valeurs autant américaines qu'européennes. Il faut 
accorder à le libre à nos valeurs, pour nos raisons. Si il y a une part 
d'absolu dans le choix, d'accord, mais ce ne serait pas la seule raison.

> Cette attitude serait probablement la plus diplomatique afin de s'aliener 
> le moins de personnes possible. Il est aussi possible d'adopter une
> attitude hostile. Dans ce cas, nous pourrions souiller la reputation de
> GRICS parce que la societe n'a pas pris la peine de comprendre les
> logiciels libres avant de faire son offre aux directeurs de commissions
> scolaires.

FACIL est un organisme qui doit expliquer pourquoi les logiciels libres sont 
bons. Je ne crois pas qu'il peut y arriver en flattant tout le monde dans 
le sens du poil; son handicap premier est d'agir au Québec, dans un 
contexte où tout le monde doit s'aimer pour mieux fustiger les "pas 
contents" qui se plaignent tout le temps. Des fois, faut accepter de 
froisser un peu pour avoir un minimum d'impact. En tout cas, je vous fait 
confiance pour être plus gentil que moi. ;-)

> Personnellement, j'espere que nous adopterons une teinte qui
> encouragera une migration vers les logiciels libres sans toutefois se
> faire des ennemis. Friends come and go, but enemies last forever.

10% d'amis, c'est ben en masse pour être heureux, parce que le 90% restant 
veut  juste vivre en paix... C'est contre-productif de vouloir s'en faire 
des amis à tout prix. Bonne rédaction de communiqué.
--
Marc





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