Contenu de la CLLAP (était: Re: [Facil] Publications)

The Anarcat anarcat at anarcat.ath.cx
Jeu 8 Juin 12:54:22 EDT 2006


Ouf... désolé, mais ça fait déborder mon vase de patience.

Etienne Goyer wrote:
> Je présume que Valérie fait référence içi à la CLLAP en parlant de "la
> conférence".  Aussi, je ne sais pas trop si la citation suivante doit être
> attribuée à Valérie ou à Christian Aubry; il pourrait être bon de
> clarifier.

J'enlève donc l'attribution.

>> Car, par ailleurs, je tiens à vous dire que j'ai eu plusieurs échos
>> informels de gens qui ont bien aimé la conférence mais qui ont
>> trouvé que les considérations philosophiques et communautaires y
>> prenaient un peu trop de place au détriment des "vraies affaires" --
>> entendez, les informations concrètes et pragmatiques qui intéressent
>> les décideurs locaux.
> 
> J'abonde dans le même sens.  En tout cas (n'y ayant pas participé
> significativement), c'est l'impression que j'ai eu à la lecture du
> programme. Et c'est aussi la raison pour laquelle mon employeur ne m'as
> pas libéré pour
> la durée entière de la conférence.  La CLLAP 2006 n'était certainement pas
> dénuée de "vraies affaires" (dans le sens de la citation ci-haut), mais le
> poids relatif que les enjeux éthiques et socio-politiques occupaient
> m'apparaît disproportionné.

Quoi?? Premièrement, comment peux-tu prétendre ceci alors que tu n'y as
pas "participé significativement"??

J'y étais et je dois dire que les "vraies affaires" avaient plus que
leur place, il m'a semblé que c'était la raison première de la CLLAP. On
 a dû se battre, justement, pour que la maigre place accordée au
communautaire et au groupes pas strictement "business" aient leur place
à cette conférence. Plusieurs personnes étaient carrément contre.

Ensuite, les "vraies affairse", dans ces conférences, c'est des poignées
de main dans les couleurs, des tapes derrières l'épaule, des "lui je le
connais il est cool, on va lui donner 200 000$". Si c'est ça tes vraies
affaires, je préfère de parler des enjeux éthiques et socio-politiques,
parce que justement, le problème il se trouve là.

Les relations entre le milieu d'affaires et le gouvernement sont
pourries, au québec. Elles sont pourries et corrompues depuis que
Duplessis a vendu nos forêts et notre fer aux américains. Rien n'a
changé depuis. Corruption à grande échelle, bonjour. Maintenant, ce que
tu proposes, sans le savoir, c'est d'accepter le changement de phase en
train de s'opérer dans le milieu du logiciel: les crosses de corruption
et de retours d'ascenseurs de l'argent des contribuables, au lieu de se
faire en logiciel propriétaire, va se faire en logiciel libre. C'est la
même trempe de crottés, c'est juste moins cher et ça paraît mieux.

C'est pas croyable quand même d'entendre ça... C'est quoi les enjeux
éthiques et socio-politiques qui étaient de trop à la CLLAP? Ou en fait,
c'est quoi ces enjeux qu'on a parlé? OÙ ÇA??? Moi j'y étais, et j'ai
essayé de suivre les présentations, et la seule présentation qui
*parlait* du milieu communautaire était celle de Stéphane Couture:

http://www.cllap.qc.ca/2006/modules/smartsection/item.php?itemid=12#c21

Elle a été pratiquement ignorée des conférenciers et de l'assistance. On
étaient 3 dans la salle, incluant le preneur de son. Si c'est ça avoir
"trop de place", moi je ne comprends pas du tout de quoi tu parles.

Ou en fait, si, je comprends. C'est qu'on veut du "business as usual",
ne pas faire de vagues, surtout pas questionner, prendre notre claque
sur la gueule et dire merci, porteurs d'eau forever. Merci, c'est un
commentaire constructif, c'est une belle démarche.

> Je pense que, dans l'intérêt de la promotion des valeurs du logiciel
> libre, il
> y a un équilibre à aller chercher entre le discours éthique/socio-politique
> et le discours purement technique.  Il ne faut pas oublier que le logiciel
> libre, c'est d'abord et avant une question de logiciel ... du moins dans
> l'esprit de la plupart des gens.

Oui, un équilibre. Moi je crois que l'équilibre n'était pas là à la
CLLAP, parce que contrairement à ce que tu prétends, on parlait
seulement des valeurs économiques du libre.

> Si, comme je le présume, l'audience visée par la CLLAP est celle des
> décideurs dans les administrations publiques, il faudrait savoir adapter
> notre
> discours à leurs attentes.  D'ailleurs, as-t'on pensé à demander cette
> clientèle ce qu'il veulent retirer d'une conférence sur les logiciels
> libres
> ?  Très probablement que ça irait dans le sens des "vraies affaires" tel
> que
> discutées plus haut, c'est à dire des informations concrètes et pragmatique
> sur l'utilisation et l'implantation des logiciels libres.

En fait, j'ai parlé à quelques fonctionnaires, et ils s'en crissent un
peu, des logiciels libres. Leurs licenses sont "payées pour 10 ans".
Migrer, ça va leur coûter de l'argent. Ils commencent à comprendre qu'à
moyen et long terme, ça va leur coûter moins cher, mais dans un système
politique où on jette tout le monde à tous les 4 ans, ça n'existe pas le
moyen/long terme.

Toute la conférence a parlé des "vraies affaires". Des avantages
techniques, économiques et oui, (quelle erreur!!) sociaux du logiciel
libre. On ne voit pas encore le gouvernement se lancer dans le libre
encore. Peut-être que je me trompe et que ça va venir...

> Avant qu'on ne me fasse dire des choses que je ne pense pas, je tient à
> préciser qu'il n'est absolument pas question d'évacuer la dimension éthique
> et socio-politique.  C'est un aspect fondamental des logiciels libres,
> mais ce
> n'est pas nécessairement celui qui attire le plus les décideurs des
> administrations publiques (ni le public en général, d'ailleur).  Dans ce
> contexte, mettre les enjeux ethiques et socio-politiques en premier plan
> (donc
> les considérations techniques en second) m'apparaît comme une façon assez
> risquée de faire la promotion du libre.

C'est ambigu alors, ton truc. "Trop de place à la dimension éthique et
socio-politique", quand on a été à la CLLAP et on a vu ce qui s'est
passé, c'est comme dire qu'il faut carrément évacuer ses questions,
mettre ses costumes du dimanche et aller courtiser le gouvernement
corporatiste pour de la business.

> Alors, comment faire pour transmettre notre message sur les valeurs
> sous-jacente
> du libre ?  En l'adaptant à l'audience, ça va de soi.  Dans le cas d'une
> audience qui recherche des informations "concrètes et pragmatiques" sur
> l'implantation et l'utilisation des logiciels libres, ça implique
> d'expliquer
> les avantages concrets et pragmatiques.  Et d'y intégrer les implications
> éthiques et socio-politiques, pas le contraire.

C'est ce qui a été fait à la CLLAP, moins "y intégrer les implications
éthiques et socio-politiques".

> Tout cela m'apparait évident, personnellement.  Autrement, on continue de
> prêcher au convertis.

En fait, moi je crois que les convertis ont tout un ensemble de préjugés
sur le libre.

Celui qui nous concerne dans ce cas-ci est que le libre a une charge
éthique et politique inhérente et que, dès qu'on va l'implanter, les
valeurs vont venir avec. Comme j'expliquait au CA hier, un logiciel,
même GPL, ça peut rester un contrat parfaitement privé entre un
fournisseur et un client. Il est parfaitement possible et c'est ce qui
se passe dans les gouvernements du monde, souvent, de complètement
évacuer la question éthique du libre et d'avancer sur le côté
strictement technique.

En évitant de parler trop de "socio-pol-éthique", on se tire dans le
pied, parce que ces valeurs que tu prétends comme sous-jacentes au
logiciel libre et que j'imagine te son chères, on les glisse sous le
tapis pour plus jamais les revoir.

A.

-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe non texte a été nettoyée...
Nom: signature.asc
Type: application/pgp-signature
Taille: 252 octets
Desc: OpenPGP digital signature
Url: https://facil.qc.ca/cgi-bin/mailman/private/forum-facil.qc.ca/attachments/20060608/ccfe4cfa/attachment.pgp 


Plus d'informations sur la liste de diffusion forum