[FACIL] [CivicAccess-discuss] "French Gendarmerie: "Open source desktop lowers TCO by 40%""

Simon Valiquette v.simon at ieee.org
Jeu 10 Oct 02:06:40 EDT 2013


Immanuel Giulea un jour écrivit:
> Citer Steven Guilbeault n'est pas un argument en soit.
> Cette discussion n'est pas constructive.
> 
> Il ne s'agit pas de defendre un buzzword contre un autre.
> Le "development durable" est utilise a toutes les sauces, il est vide de
> sens.

Bon, je crois que je comprends maintenant.

Tout d'abord, tu dis que l'expression est souvent utilisée à tort et à 
travers, ce qui est malheureusement vrai.

Le vrai problème, c'est que tu décides d'aller plus loin et de jeter le 
bébé avec l'eau du bain en prétendant que l'expression est vide de sens, 
ce qui est faux.  L'explication la plus simple que j'ai, c'est que tu n'as 
pas une idée claire de ce que signifie «développement durable», et que tu 
supposes que la plupart de ceux qui l'utilisent en ont également une idée 
floue.

Et pourtant, il y a probablement beaucoup plus de gens dans le monde qui 
savent ce qu'est le développement durable que de gens qui savent ce que 
sont les logiciels libres.

Wikipédia décrit d'ailleurs plusieurs aspects du développement durable:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Développement_durable

­>
> Le commun de mortel ne sait pas ce que c'est.

Le commun des mortels ne sais pas ce qu'est un logiciel libre, et ça ne 
nous empêche pas d'utiliser l'expression correctement.

C'est pas très fort comme argument.  À chaque semaine, je vois des gens 
utiliser à tort des termes techniques qu'ils ne comprennent pas vraiment, 
mais ça ne m'empêche pas de continuer à les utiliser car ces termes sont 
souvent nécessaires.

Aussi, tu ne règles pas la question de savoir qu'est-ce que l'on est 
supposé dire lorsque l'on veut réellement parler de développement durable. 
J'espère qu'il n'est pas nécessaire de répéter la définition à chaque 
fois.  On pourrait aussi créer une nouvelle expression, mais est-ce qu'il 
faudra l'abandonner si certains médias commencent à l'utilise à tort?


Yves Moisan un jour écrivit:
 >
 > Mon obsession comme citoyen, c'est que le travail qui a été fait pour la
 > production d'un logiciel X -- indépendamment de l'efficacité dudit
 > travail -- soit utilisable directement avec le minimum de travail
 > supplémentaire.  La mutualisation des efforts vise exactement à
 > minimiser cette quantité de travail supplémentaire.

Tu soulèves des aspects économiques importants, et tu touches même à 
certains aspects liés à la productivité, mais à mon avis c'est surtout de 
l'économie sociale et non pas du développement durable.

À titre d'exemple, le gouvernement pourrait en théorie continuer à 
utiliser uniquement des logiciels propriétaires pendant encore des 
centaines d'année, et je ne pense pas que ce serait la catastrophe.

Loin de moi l'idée que ce serait la solution la plus efficace à long 
terme, mais ce n'est certainement pas «unsustainable».

À mon avis, tu utilises dans un sens trop large l'expression 
«développement durable», ce qui donne des munitions à Immanuel lorsqu'il 
prétend qu'elle est vide de sens.

 > Tout ce qui rajoute
 > de la complexité à l'implantation d'un logiciel libre, c'est l'entropie
 > dont je parle : c'est l'argent exigé par un éditeur logiciel, par le
 > détenteur d'un brevet, par la conversion à des formats de données
 > ouverts, etc.

Ce que tu dis est pertinent, la seule chose sur laquelle j'argumente c'est 
que ce dont tu parles n'est pas en soit du développement durable (même si 
ce n'est évidemment pas incompatible).

D'ailleurs, beaucoup des points que tu apportes s'appliquent autant aux 
logiciels libres que propriétaires.  J'ajouterais même que les brevets 
logiciels sont probablement encore plus nuisible aux logiciels 
propriétaires qu'aux logiciels libres (BlackBerry a perdue à elle seule 
des centaines de millions à cause de cela).

De plus, les plus petits développeurs de logiciels sont probablement en 
faveur de l'utilisation de formats ouverts.  C'est habituellement les très 
gros qui veulent, et peuvent, enfermer leurs clients dans leurs propres 
standards.

 >
 > Bref, peu importe l'angle choisi (durable, social, solidaire,
 > environnemental, etc.),

Quand on parle de développement durable, on doit *TOUJOURS* tenir compte 
des aspects environnementaux, sociaux et économiques, et ce à long terme 
dans les trois cas.  Alors ça n'a pas beaucoup de sens de parler de 
développement durable sans tenir compte de l'environnement.

 > l'idée de minimiser la quantité de travail me
 > semble être l'expression la plus "basique" de ce à quoi les gens sur
 > cette liste -- et les gens sur les listes d'écologie, d'environnement,
 > etc. -- aspirent.  Vous auriez tous dû venir à la présentation de Moglen
 > à Sherbrooke le 21 septembre dernier ;-).


Oui je regrette de n'y être pas allé.  J'ai appris qu'il y avait cette 
présentation seulement deux jours après qu'elle ait eu lieue.

Peut-être qu'on se croisera éventuellement dans un bar de Sherbrooke et 
que tu auras tout le loisir de m'expliquer ta définition du développement 
durable.  Mais j'aime mieux t'avertir que j'ai déjà participé à un projet 
de l'ACDI en Europe de l'Est, alors j'ai quelques bases sur le sujet ;o)

Bonne nuit,

Simon Valiquette


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